Son Histoire

En 2011, le Soiron a fêté ses 80 ans.

80 années de développement, d’enrichissement de ses compétences et de son savoir-faire, d’efforts permanents pour moderniser son fonctionnement et ses méthodes font aujourd’hui du Soiron un véritable service public de l’eau pleinement tourné vers l’avenir.  
Mais pour choisir notre futur, il nous faut connaître notre passé …

Au début du 20ème siècle

L’approvisionnement en eau potable des populations, qui plus est dans les milieux ruraux, est un souci majeur pour les collectivités.

Les prémices

Les prémices de l’alimentation en eau à partir des sources du Soiron remontent à la première guerre mondiale. Conscient du manque d’eau dans la région, l’armée allemande procéda à un captage sommaire des émergences d’eau connues sous le nom de « fontaines du Soiron » et établirent une station de pompage, un réservoir et un réseau de distribution pour alimenter plusieurs communes. Malheureusement, tout ce dispositif fut déterré ou détruit après la guerre.

Après plusieurs projets individuels et quelques tentatives de coopération, c’est seulement au début des années 30 que l’idée d’une alimentation en eau à partir des sources du SOIRON refit surface. Las des puits individuels qui leur servaient d’alimentation précaire et suspecte, le principal souhait des villageois était de capter l’eau d’une vraie source et de créer ensemble leur propre réseau de distribution d’eau potable.

Le Syndicat intercommunal des Eaux du SOIRON est donc né le 1er décembre 1931 par l’association de deux communes du canton de Chambley : Saint-Julien-lès-Gorze et Charey.

Cette union devint le commencement d’un véritable réseau dont l’extension se fit tout naturellement à travers une évolution technique complexe.

Les années 30 : un développement considérable

Le Syndicat Intercommunal des eaux du Soiron est constitué le 1er décembre 1931 par arrêté préfectoral et ce conformément aux lois du 22 mars 1890, du 1er février 1902 et du 13 novembre 1917.

L’accroissement fulgurant de la demande, le développement industriel et agricole amène le Soiron à développer un réseau principal conséquent à partir du captage de la source de Saint-Julien-lès-Gorze et des réservoirs du Mont-Tonnerre (point haut du secteur culminant à 321 m).

En moins de 7 ans, à force de travail et d’investissement, le syndicat comptait déjà 25 communes raccordées. (liste des communes eau potable)

Les années 50 : les eaux d’exhaure de la mine du Paradis

De 1939 à la fin des années 40, pendant et après-guerre, le Soiron s’attèle à surveiller et entretenir son réseau.

L’activité du syndicat et son développement reprend dans les années 50, avec l’extraction des eaux d’exhaure minière et le raccordement au réseau d’Hatrize, Auboué, Batilly, Doncourt, Jouaville et Saint Marcel.

Afin de permettre une distribution convenable du secteur nord, un accord est passé avec l’exploitant de la mine du Paradis à Moineville pour distribuer les eaux d’exhaure (les eaux d’exhaure). Une station de pompage est donc créée à Batilly en 1956. 

L’exploitation d’une mine perturbe l’infiltration naturelle de l’eau dans les roches. Les galeries et perforations souterraines constituent des chemins artificiels où l’eau s’écoule facilement jusqu’au fond de la mine. L’exhaure consistait donc à pomper et évacuer au quotidien cette eau afin de garder la mine au sec pour poursuivre l’exploitation. Pendant la période d’exploitation, une mine de grande dimension produisait, en climat tempéré, plus d’eau que de minerai. C’est le cas des mines de fer en Lorraine où, en fin d’exploitation, 20 m³ d’eau devaient être pompés pour chaque tonne de minerai extraite.

Avant l’ouverture d’une mine, la roche est en équilibre chimique dans son environnement géologique. En creusant, cette roche est brutalement mise en contact avec l’oxygène de l’air qui circule dans les galeries minières. Des réactions d’oxydation de la roche entrainent alors l’augmentation de l’acidité de l’eau. Dans les mines de fer de Lorraine, contexte géologique particulier, la présence importante de minéraux dans la roche permet une neutralisation naturelle de l’acidité de l’eau. Dans la mine du Paradis, la réaction de neutralisation par dissolution de ces minéraux ne rend pas pour autant l’eau potable. En effet, concentrée en minéraux tels que le fer, les sulfates et le sodium, l’eau doit être filtrée et traitée avant sa consommation.

Les années 60 : la station du Paradis modernisée

Les besoins tant domestiques qu’industriels toujours grandissants notamment sur les communes de Joeuf et d’Homécourt – qui voyaient leurs ressources en eau diminuer en quantité et en qualité en raison des exigences de l’exploitation minière – amènent le Soiron par le biais de nouvelles conventions conclues d’une part avec les communes et d’autre part avec Sidélor (exploitant minier), à réaliser des travaux considérables, tant au fond de la mine du Paradis, qu’en surface avec la modernisation de la station du Paradis.

Les années 70 : le captage de la Source de Grand Fontaine (Rembercourt)

La nouvelle station du Paradis permet de fournir de l’eau potable aux communes de Valleroy, Moineville, Homécourt, Moutiers et Joeuf. Et pour faire face à l’augmentation de la demande en eau du secteur, une conduite PVC à joints collés est posée depuis le Paradis jusqu’à Olley via Conflans.

Les problèmes de production résolus au nord, c’est au sud que le syndicat oriente ses actions.

Jusqu’en 1976, le captage de la Source du Soiron à Saint-Julien suffisait à assurer la production d’eau pour les villages qui en dépendaient. La sécheresse de 1976 a entraîné une baisse exceptionnelle et alarmante du débit d’eau. Afin de pallier cette importante baisse de ressources, le Soiron a opté pour un projet de longue date : le captage de la source de Grand Fontaine. Un captage que le Soiron n’avait pu réaliser du fait de la seconde guerre mondiale et qui fut réalisé ensuite par l’OTAN pour l’approvisionnement de la base aérienne de Chambley.

Ainsi, le Syndicat demande aux autorités militaires, en mai 1976, la permission d’utiliser les installations de captage et refoulement de la Source de Grand Fontaine et la station de pompage de Buret (Rembercourt), jusque-là réservée à leur propre alimentation. Par la suite, un arrêté d’occupation du domaine public fut pris en faveur du Soiron lui accordant l’entière liberté de gestion de cette ressource avec la condition incontournable de satisfaire aux besoins en eau des sociétés présentes sur la base aérienne.  Toutes conditions acceptées par les élus, des travaux furent engagés et une nouvelle pompe installée dans le but de rentabiliser au mieux cette nouvelle ressource.

Les années 80 : les premiers renouvellements de réseau

En 1981, le Soiron fête ses 50 ans : télécharger le document anniversaire 

Les communes de Giraumont, Waville et Rembercourt-sur-Mad font leur arrivée au Soiron.

Egalement distributeur d’eau en gros, le Soiron réalise dans les années 80 une canalisation de liaison entre la station de pompage du Paradis et la SOVAB (Usine Renault de Batilly) pour lui fournir de l’eau brute pompée directement de la mine.

Joeuf quitte le Soiron et devient autonome en 1983.

Dans les années 80, le syndicat commence à renouveler les réseaux les plus fuyards des communes. Mais cela ne suffit pas à enrayer la baisse de rendement du réseau de distribution.

Les années 90 - 2000: une nouvelle ère

Pour le Soiron, les années 90 marquent un tournant de son histoire .

Le futur ennoyage des mines, le manque de production des sources du sud et le vieillissement du réseau sont des problèmes auxquels le syndicat doit répondre dès le début des années 90 afin de poursuivre et pérenniser la production et la distribution de l’eau potable pour les communes adhérentes.

Suite à l’étude diagnostic du réseau lancée en 1993, le Soiron adopte en mars 1996 un programme décennal de travaux dont les objectifs sont de :

pérenniser la production d’eau ;
fiabiliser la distribution de l’eau ;
maîtriser l’évolution du prix de l’eau .

Face à ces défis majeurs, le syndicat opte pour des solutions radicales mais indispensables : mettre en place une réhabilitation et une modernisation de l’ensemble de ses installations et faire appel à des apports d’eau extérieur afin d’éviter dans le futur tout problème d’alimentation.

Les principaux  travaux entrepris :

La restructuration de la station du Paradis avec traitement par Nanofiltration… en savoir plus
Deux nouvelles stations à Saint-Julien-lès-Gorze et Grand Fontaine… en savoir plus
Une connexion Nord Sud et un accord avec le SIEGVO… en savoir plus

L’après mine a bouleversé la donne de la ressource en eau du Soiron et est devenue un enjeu environnemental. Il était alors indispensable que l’ensemble des acteurs (le Fond Européen de Développement régional-FEDER, l’agence de l’eau Rhin-Meuse et les collectivités territoriales) établissent un schéma de gestion de cette ressource. 
Ainsi les investissements réalisés par le Soiron à cette époque ont  été subventionné à hauteur de 70% :

15% par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse
10% par le Conseil Régional
10% par le Conseil Général
35% par le FEDER 

Le Soiron a aussi obtenu des subventions (Conseil Général 54 et FEDER) pour réaliser d’autres travaux sur le réseau :

Surpresseurs (Fléville, Bussières, Saint Marcel, Auboué) 
Réseaux intercommunaux (Conflans-Fléville) et d’interconnexion (Jarny par la ZAC)
Réseaux communaux (Auboué, Labry, Sponville, Brainville, Boncourt, etc…)

Le programme décennal a donc été prolongé de 3 ans lors du Débat d’Orientations Budgétaires de 2007 pour poursuivre la réhabilitation du réseau.